The Stone Lantern

Saturday, January 06, 2007

Pourquoi le silence? (v.f.)

Que se passe-t-il? Je n’ai rien écrit sur mon blogue depuis novembre ! Premièrement, mes excuses. Le blogue n’est pas mort, mais en hibernation. Dans un de mes commentaires précédents, je vous ai fait part de mon inquiétude qu’en écrivant ce blogue, je risquait manquer de temps pour mes autres projets d’écriture qui me tiennent au cœur. En fait, ceci n’a pas été le cas, car mon blogue m’a servi comme inspiration. Néanmoins, maintenant que cette inspiration commence à porter fruit, j’écrirais moins fréquemment sur mon blogue …

la lanterne en pierre
toujours immobile dans le jardin
-- les herbes grandissent autour

the stone lantern
stands still in the garden
-- grasses grow tall around her

N.B. – en ce qui concerne la traduction de mon haïku en français, j’ai des doutes au sujet du mot « toujours». Qu'en pensait vous ? Devrais-je écrire « reste immobile » ? ou simplement « immobile » ? En anglais, « stands still » inclue une ambiguïté : « still » peut vouloir dire « encore/toujours » et « immobile »…

Tuesday, January 02, 2007

Why the silence? (v.o.a.)

What is going on? I haven't published a new post since November! First, my apologies. The blog is not dead, but hibernating. In one of my earlier blogs, I worried about whether writing this blog might take energy away from my other writings. The good news is that it has not, in fact, it inspired me to start on another project. But now that my other project is underway, I can see that I will be updating this blog with less frequency.

the stone lantern
stands still in the garden
-- grasses grow tall around her

Abigail Friedman

Sunday, November 19, 2006

Happy Birthday (v.o.f.)

M. Tribble m’écrit qu’il s’est réveillé il y a quelques jours et s’est exclamé :

ninety-one years
Wow!
one more day

quatre-vingt onze ans
Wow!
une journée de plus

Un peu plus tard, il a tenté de s’exprimer d’une manière plus formelle:

today ninety-one years
but the autumn bell
has yet to ring

aujourd’hui quatre-vingt onze ans
mais la cloche d’automne
n’a pas encore sonné

Et enfin, pour s’amuser, il me propose la variation suivante :

ninety-one years
if I keep on
I'm liable to grow old

quatre-vingt onze ans
si je ne lâche pas
je risque de vieillir

Joyeux anniversaire, M. Tribble !

Thursday, November 16, 2006

Bar Harbor (v.a.)

I was in Bar Harbor earlier this month with my family and friends. The last time I visited Bar Harbor, I must have been about 12 or 13 years old. I had been camping with my family. I remember nothing of that visit, and yet everything. What I mean by this is that since that trip to Bar Harbor in my childhood, my ideal of Beauty in Nature has always been Acadia National Park -- without my being able to recollect any particular scene. I had forgotten everything about the park other than that, for me, it was the most beautiful spot on earth.

This time, we were visiting Bar Harbor in the off-season. There was practically no one around, either in the small town or on the trails of Acadia National Park. I had the sense that the entire island, the ocean, and sky were there just for me.

late afternoon sun --
lobster pots bobbing
faint odor of bisque

fin d’après midi
casiers à homard sur le quai
léger odeur de bisque

(n.b.: I changed the meaning of my haiku when I translated it from English into French because I wasn’t quite satisfied with « casiers à homard qui flottent », and « soleil de fin d’après midi » - I run out of breath just reading those long sentences aloud in French. What’s more, I like the image in the French version….)

Saturday, November 11, 2006

Bar Harbor (v.o.f.)

J’étais à Bar Harbor au début du mois avec ma famille et des amis. La dernière fois que j’ai visité Bar Harbor, c’était à l’age de douze ou treize ans, camping en famille. Je ne me rappelle de rien de cette visite -- et de tout. Ce que je veux dire c’est que, depuis cette visite à Bar Harbor dans ma jeunesse, l’idéal de la Beauté de la nature pour moi fut Acadia National Park, sans que je puisse préciser quoi que ce soit de ce parc. J’avais tout oublié de ce parc sauf que c’était pour moi le plus bel endroit du monde.

Cette fois-ci, on était à Bar Harbor hors saison. Il n’y avait presque personne, ni dans le petit village, ni sur les sentiers de l’Acadia National Park. J’avais le sentiment que toute l’île, la mer, et le ciel était là juste pour nous.

late afternoon sun --
lobster pots bobbing
faint odor of bisque

fin d’après midi
casiers à homard sur le quai
léger odeur de bisque

(Note : J’ai changé le sens de mon haïku quand je l’ai traduis en français, parce que je n’était pas satisfaite avec « casiers à homard qui flottent », et avec « soleil de fin d’après midi » - je perds l’haleine simplement en le lisant à haute voix! En plus, j’aime l’image dans la version française…)

Saturday, October 14, 2006

Traductions

Il y a quelques semaines, j’ai sollicité l’aide des haijins francophones pour traduire les haïkus de M. R. Dean Tribble. (Voir sur ce site, Les haïkus et la maladie, 17 sept. 2006.) Répondant à cet appel, Monika Thoma-Petit m’a envoyé des très belles traductions, que je partage avec vous ci-dessous :

The nurse, an angel
in robe of white, brings a pill
filled with summer days

L'infirmière, un ange
en blanc, apporte une pillule
remplie de jours d'été

the leg stripped of veins
mourns loss of mobility
bounce of July grass

La jambe dépouillée de veines
pleure la perte de mobilité
rebond d'herbe de juillet

faces filled with love
shine down like April showers
nourish aching heart

visages pleins d'amour
rayonnent comme des averses d'avril
nourrissent le coeur souffrant

La traduction de haïku, comme la traduction de poésie en générale, est une activité complexe et délicate. Il y a quelques mois, on m’a demandé de traduire quelques haïkus du français en anglais pour un catalogue qui accompagnera une exposition de sculptures mécaniques en bois, dit karakuri. (L’exposition aura lieu le 1er au 31 décembre 2006, au Centre d'exposition Raymond-Lasnier de Trois-Rivières). J’ai commencé par traduire ces haïkus en essayant de rester le plus fidèle possible aux vers originaux. Mais je n’étais pas contente du tout avec le résultat.

Quelques jours plus tard, la personne en charge du catalogue m’a envoyé les traductions de ces mêmes haïkus français, en japonais. Les traductions étaient merveilleuses, aboutissant à des haïkus exquis, qui marchaient bien dans la langue japonaise. Etudiant les traductions de plus près, j’ai constaté que le traducteur japonais avait resté fidèle à la beauté du texte et à l’esprit de l’original, mais n’avait pas du tout senti la nécessité d’inclure tous les mots qui se trouvaient dans l’original français. Cette expérience m’a libéré de l’idée qu’il faut à tout prix respecter les mots de l’original. Si ceci nous mène à des bons résultats -- comme dans le cas des traductions de Monika ci-dessus -- tant mieux. Mais je pense que, face au défi de la traduction, on doit se permettre une plus grande marge de manœuvre si nécessaire.

J’ai repris mon effort de traduction, cette fois-ci focalisant sur l’image, le sens de beauté, et le sentiment exprimé dans l’originale. Les résultats étaient beaucoup plus satisfaisants.

Saturday, October 07, 2006

Trois Rivieres Poetry Festival (v.o.a.)

Last week I was in Trois Rivieres, Quebec as a guest poet for that town’s 22nd International Poetry Festival. Poets of haiku and of other forms of poetry often tend to go their separate ways, so it was nice to see that the FIP embraces a mix of poets. (Of course, many, many poets write both longer poems and haiku.)

I don’t know how other poetry festivals are organized, but in Trois Rivieres, in addition to the various conferences and late night readings in bars, guest poets also are assigned restaurants in which to perform either lunch or dinner readings, sometimes both. Some diners come specifically for the event, but others are surprised to learn that their mealtime entertainment is neither music nor football nor CNN but poetry.

I must have done about six readings in three days. My favorite was at this great little Italian restaurant, Angéline. (Not only is the food authentic, but in the bathrooms they pipe in Italian language lessons instead of muzak.) We were five who read at Angéline’s, in a mix of languages: Luis Aguilar (Mexico); Bernard Ascal (France); Jean-Marc Desgent (Quebec); Jean Loubry (Belgium); Les Wicks (Australia); and me (U.S.A.). Between readings, Luis and I compared notes on how we write poetry; I tried to convince Bernard Ascal that he is a haiku poet at heart; and Les Wicks and Jean-Marc Desgent discussed translating poetry.

My life as a haiku poet in North America is easy. What does one say to someone as courageous as Ferhat Mehenni, who must struggle simply for the right to sing poetry in his native Kabyle language and who has paid the price in blood? And if we who write haiku in North America sometimes feel it is tough for us to get recognition as “real” poets, think of the challenge Cai Tianxin faces as a writer of free verse in China, where everyone has been taught since childhood that classical Chinese poetry is the only “real” Chinese poetry. But I am just scratching the surface here.

in the wind
a field of reeds
bends as one

-- Abigail Friedman